La crise Ukraine-Russie va-t-elle aussi toucher la progression de la voiture électrique sur nos marchés. C’est ce que pensent plusieurs analystes, dont GlobalData entité spécialisée dans la récolte et le traitement de données dans l’industrie automobile. Pourtant, la perspective d’un pétrole cher sur le long terme pourrait laisser penser que les pays concernés accélèreraient leur transition énergétique. Manifestement, ce ne sera pas le cas. Celle-ci pourrait être même fortement ralentie, ce qui hypothèquerait alors tous les plans programmés dont, peut-être, celui de l’arrêt de la vente de nouvelles voitures thermiques en Europe d’ici 2035.
Les données ne concernent pas encore la Belgique, mais l’Allemagne qui est un des pays qui a pourtant les plus grandes ambitions dans ce domaine, même si le gouvernement a récemment indiqué qu’il souhaitait prolonger le thermique au-delà de 2035.
Le pays vise en effet un volume de 15 millions de voitures électriques sur ses routes d’ici 2030. Mais cet objectif est aujourd’hui largement remis en cause. Et il devra être réévalué.
La raison ? « La crise a entraîné une augmentation de 18% du prix du nickel depuis la fin de 2021, un élément clé pour les batteries des VE » indique GlobalData. Son prix atteint aujourd’hui plus de 24.000 dollars la tonne. Par conséquent, l’Allemagne pourrait assister à une croissance plus faible qu’espérée des VE dans les années à venir.
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Subventions et prix des batteries
On l’aura compris : l’augmentation du prix du nickel (et peut-être celle d’autres éléments, mais dont on n’a pas encore conscience ou connaissance aujourd’hui) va entraîner une nette hausse du prix des packs et donc une accessibilité moindre à la voiture électrique pour les consommateurs. Dans quelles proportions ? Mystère.
Or l’Allemagne a fondé sa politique de transition vers des transports bas carbone sur deux éléments : le prix des batteries, déjà très élevé, mais aussi un mécanisme de subvention sur lequel l’incertitude plane aussi à partir de 2023. Ces deux paramètres pourraient donc annuler les ambitions de l’Allemagne sur la percée de la voiture électrique.
GlobalData indique que « la Russie est le troisième plus grand producteur de nickel au monde. Le nickel est un ingrédient important qui est utilisé dans la fabrication des batteries lithium-ion ».
Aussi des ruptures dans les chaînes d’approvisionnement
Malheureusement, il n’y a pas que l’augmentation des prix qui risquent de freiner la progression de la voiture électrique. En effet, les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement guettent aussi comme en témoigne Volkswagen qui a du mettre à l’arrêt ses chaînes de modèles ID en raison de l’interruption des livraisons de pièces essentielles en provenance de l’Ukraine occidentale.
Si cette situation perdure, il est donc clair que d’autres constructeurs pourraient également suspendre leurs activités. Et que le ralentissement de la percée de la voiture électrique soit alors globalisé.
L’Allemagne tablait sur une croissance de 35% par an des ventes de voitures électriques sur son territoire. Mais « compte tenu des problèmes et des retards liés à l’approvisionnement en matières premières, qui seraient encore amplifiés par la crise entre l’Ukraine et la Russie, le pays doit s’attendre à une croissance modérée dans le secteur des VE.
Cela pourrait nuire à l’objectif préliminaire du pays de réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant du secteur des transports d’ici 2030 » note encore GlobalData. Comme évoqué, cette nouvelle crise qui s’ajoute à celle des pénuries de semi-conducteurs pourrait donc à nouveau très fortement toucher le secteur automobile, et ce durablement.
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