Dans le monde du leasing très développé en Belgique, la dernière grosse nouvelle concerne la fusion entre deux géants de la discipline, le français ALD Automotive et le néerlandais Leaseplan, le premier rachetant le second pour la modique somme de 4 milliards d’euros. Cette acquisition va propulser l’entité fusionnée – qui s’appellera NewALD – en tête des leasers du pays avec un parc de 180.000 véhicules dont 40.000 neufs par an. Rapporté aux ventes annuelles, cela correspond donc à 10% du total (et 26% du leasing belge). Et toutes ces voitures seront immatriculées à Bruxelles qui accueillera le nouveau siège du loueur.
En Wallonie, les autorités wallonnes voient cette fusion d’un très mauvais œil, car c’est Bruxelles qui touchera les taxes des immatriculations (et circulation) de ces voitures alors qu’une part est utilisée par des conducteurs francophones.
Un préjudice à réparer
Pour le ministre des Finances wallon, Adrien Dolimont (MR), c’est un préjudice pour les finances wallonnes et il estime la perte annuelle à environ 30 millions d’euros (calculé sur le nombre de voitures mise en circulation dans une autre région, mais qui circulent en Wallonie la plupart du temps) Ce n’est pas rien, surtout quand on connaît l’état critique des finances wallonnes avec une dette qui a fortement augmenté ces dernières années en raison notamment de la crise de la Covid, puis des inondations.
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Pour le ministre, il est donc temps d’agir et d’obliger l’immatriculation de ces véhicules dans la région d’utilisation, à tout le moins pour les véhicules relevant des pouvoirs publics. Un projet était d’ailleurs sur la table et il semblerait que la volonté soit de l’accélérer. Le gouvernement wallon devrait « très prochainement » se pencher sur le dossier pour faire revenir l’argent de ces immatriculations et taxes de circulation en Wallonie pour les véhicules utilisés par des intercommunales, par la Région, par les communes, les cabinets, etc.
Tour de passe-passe
En pratique, récupérer l’argent ne serait pas si compliqué. Il suffirait en effet « de sortir de la clause de fixation des prix de location les deux taxes précitées », a expliqué Adrien Dolimont au journal L’Avenir.
Il est probable que si ce tour de passe-passe fonctionne pour les véhicules utilisés par les pouvoirs publics ou assimilés, la Région tente ensuite d’aller plus loin pour aussi récupérer les taxes des 100.000 autres véhicules de leasing en circulation en Wallonie. Si tel était le cas, ce seraient selon les estimations de l’opposition au Parlement 47 autres millions d’euros qui pourraient alimenter le budget wallon chaque année. Mais ça nécessiterait aussi un accord avec les autres régions, ce qui, avouons-le, est très peu probable, car on verrait mal Bruxelles renoncer à quelques millions, tout comme La Flandre qui héberge aussi quelques sociétés de leasing.
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