La mobilité est au centre de toutes les préoccupations des régions dans un contexte de transition énergétique et de réduction de l’utilisation de la voiture. C’est surtout vrai à Bruxelles où le gouvernement a prévu, via son plan Smart Move, de redessiner les avenues, d’interdire ou de court-circuiter le trafic de transit, voire d’éliminer les voitures des rues – l’objectif est d’ailleurs fixé à 30% à l’horizon 2030.
La Région de Bruxelles-Capitale entend par ailleurs modifier la taxation en vigueur et d’introduire une taxe au kilomètre, impôt qui serait « intelligent », car il varierait en fonction de l’heure d’utilisation du véhicule (plus cher aux heures de pointes par exemple). Sauf que cette idée ne plaît évidemment pas aux autres régions lesquelles envoient quotidiennement des milliers de navetteurs. On peut en effet déceler dans cette approche un problème d’équité puisque les Wallons et les Flamands qui viendraient à Bruxelles devraient payer deux fois des taxes sur leurs déplacements.
L’élargissement du ring en échange ?
Dans ce contexte, la Flandre bloque actuellement le dossier, à la fois pour cette raison d’iniquité, mais aussi parce que la Région bruxelloise refuse d’accepter… le projet d’élargissement du ring voulu par le nord du pays. En effet, le groupe Écolo/Groen en particulier voit d’un très mauvais œil cet élargissement (de 25%) qui serait, selon eux, un nouveau tapis rouge déroulé à l’automobile. De ce fait, ce serait l’impasse.
Sauf qu’il y a du nouveau : la ministre flamande de la Mobilité, Lydia Peeters, et son collègue bruxellois des Finances, Sven Gatz (tous les deux Open VLD) ont récemment déclaré qu’il y avait probablement moyen de négocier et connecter les deux dossiers. En d’autres termes, Bruxelles serait prêt à lâcher du lest pour l’élargissement du ring et la Flandre pour l’introduction de la taxe kilométrique. Pourquoi ? Car la mise en place de la taxe kilométrique devrait apaiser les craintes des Verts de voir débouler plus de voitures suite à l’élargissement.
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Elke van den Brandt s’est aussi positionnée sur ce potentiel deal. Et pour elle, il y a une ligne rouge à ne pas franchir : pas question de voiture à nouveau augmenter le nombre d’automobiles dans et autour de Bruxelles. Et elle presse sa collègue Lydia Peeters de d’abord mesurer les effets sur le trafic de la mise en place d’une taxe intelligente avec l’espoir que l’élargissement du ring devienne alors un projet inutile.
Les autres partis furieux
On pensait que le projet de taxe kilométrique intelligente avait été mis au frigo, au moins jusqu’à la prochaine législature. Ce n’est manifestement pas le cas et cette sortie a fait bondir d’autres politiques, en particulier du côté du PS. Le président de la fédération bruxelloise s’est indigné et a rappelé la crise qui frappe actuellement le pays et qui impacte violemment le pouvoir d’achat des citoyens.
Pour lui, revenir avec une idée de taxation dans ce contexte n’est absolument pas indiqué. Il a d’ores et déjà indiqué que son groupe bloquerait ce projet, quoi qu’il advienne. Manifestement, la taxe intelligente devra encore attendre.
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