Le dramatique accident survenu à Strépy-Bracquegnies et qui a emporté 6 personnes dans des conditions épouvantables continue d’animer le débat politique. Manifestement, les autorités ne comptent pas enterrer ce fait divers, mais, au contraire, l’utiliser comme exemple pour renforcer les mesures de sécurité routière.
L’objectif est évidemment de sensibiliser davantage les conducteurs aux dangers de la route, mais aussi d’accroître la répression, particulièrement envers les récidivistes où ceux qui prennent la route pour un terrain de jeu. On a déjà évoqué le permis à points, les formations « chocs » obligatoires ainsi que des mesures de répression plus sévères. L’introduction de la boîte noire pourrait en être une autre…
En 2019 déjà
En fait, l’idée de la boîte noire, analogue à celle d’un avion de ligne, n’est pas neuve. En effet, en 2019 déjà, on évoquait cet outil qui avait été développé par VIAS. Il s’agit de la technologie Brake (Behaviour Recording and Assesment for risKs Education), mais qui n’a jamais été implémentée. L’idée n’était pas de rendre obligatoire cette boîte noire pour tous les automobilistes, mais de la réserver aux multirécidivistes avec pour premier objectif d’accompagner le conducteur de manière pédagogique.
En effet, à la suite d’un passage au tribunal, le juge aurait pu obliger le chauffard à devoir implémenter une boîte noire dans son véhicule et dont les données récoltées auraient été analysées par un coach qui aurait alors pris la peine de contacter l’utilisateur et de travailler avec lui sur la modification de ses comportements à risque. Pour rappel, 50.000 récidivistes ont été condamnés l’an dernier en Belgique. On estime aussi que 50% des personnes jugées récidivent tandis que 10% des accidents graves sont induits par des récidivistes.
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À la suite de l’accident de Strépy-Bracquegnies, plusieurs politiciens se sont étonnés de voir que le système existait et qu’il n’était pas utilisé. Car ce sont en effet potentiellement des centaines de personnes (au bas mot) qui auraient pu être mieux surveillées.
Un problème de vie privée
Les raisons de la mort prématurée de Brake sont toutefois multiples et l’une d’entre elles compte sans doute plus que les autres : la protection de la vie privée. Car Brake enregistrait tout comme on peut s’en doute, c’est-à-dire aussi les déplacements géographiques des personnes, ce qui a refroidi plus d’un procureur.
En outre, le coût de cette boîte noire était particulièrement élevé. Il fallait en effet compter un peu plus de 1.000 euros par boîtier, ce qui laisse songeur, car on se demande qui paierait la facture : le condamné ou la collectivité ? Chez VIAS, on reste ouvert aux discussions qui sont de plus en plus animées suite à l’accident du 20 mars 2022 qui a fait 6 victimes.
Interrogé par la Dernière Heure, le porte-parole de VIAS, Benoît Godart, indiquait qu’il fallait savoir ce qu’on voulait : brider les chauffards ou respecter la vie privée. En outre, selon lui, les données qui intéressent les analystes ne sont pas les parcours géographiques, mais bien les données de conduite comme la vitesse, les accélérations, les freinages et, bien entendu, le respect ou non des limitations de vitesse…
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