Le site néerlandais Autoblog a creusé dans les chiffres de DataForce et a découvert que les ventes de la Ford Focus et de la VW Golf ont dramatiquement chuté. Bien sûr, la pénurie persistante de semi-conducteurs y est pour quelque chose, tout comme la guerre en Ukraine (c’est le cas pour presque tous les produits aujourd’hui), mais le mal est apparemment plus profond.
D’une part, il y a la demande de tels modèles qui est en forte baisse. Aujourd’hui, tout le monde veut un SUV, ce qui désavantage bien sûr les berlines à hayon traditionnelles. D’autre part, l’interdiction imminente de la vente de nouvelles voitures à moteur à combustion interne a conduit les constructeurs à développer de nouvelles gammes, les meilleurs exemples étant les Volkswagen ID, les BMW i et les Mercedes EQ.
Chiffres rouges
En mai de cette année, les ventes de Focus en Europe auraient baissé de 28,3 %. D’accord, les chiffres sont rouges pour l’ensemble du secteur, même si, selon Automotive News Europe, c’est en fait la demande pour la Focus en particulier qui est en baisse. Ford en est conscient et a tiré un trait sur les investissements prévus dans l’usine de Saarlouis (Allemagne). Le budget qui était prévu à cet effet est désormais consacré au développement de nouveaux véhicules électriques, plus particulièrement à Cologne et à Craiova (Roumanie). On parle d’environ 2 milliards d’euros.
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Les ventes de la Golf y ont également fortement chuté (-25,3%). Cette Volkswagen a longtemps été la voiture la plus vendue sur le Vieux Continent, un titre qu’elle a dû céder à la Peugeot 208, plus petite et moins chère, suivie de la Dacia Sandero. Fait étonnant, la Golf n’est pas la seule de son groupe à moins se vendre : d’autres modèles très populaires comme la Skoda Octavia, la Seat Leon et l’Audi A3 se portent également de moins en moins bien.
Reste à savoir ce que les fabricants ont l’intention de faire. Nous avons déjà signalé que plusieurs constructeurs mettront au rebut leurs modèles les moins chers (Mercedes, Audi, Jaguar…) parce qu’il y a plus de profit à faire avec des voitures coûteuses. L’électrification du parc automobile sera également (lourdement) répercutée sur le consommateur, ce qui fera même grimper le prix des citadines. Compte tenu de ces éléments, il est possible que la classe moyenne soit éliminée et que seules les « petites » et « grosses » voitures subsistent. Un peu comme ce qui se passe dans notre société où le fossé entre les riches et les pauvres se creuse…
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